Bonjour à tous, en cette nouvelle journée de canicule, j’ai envie de partager avec vous mon ressenti face au roman Sous le soleil des mes cheveux blonds, car oui malgré les 34°C qu’il fait au rayon littérature de la médiathèque où je travaille, je me suis dis qu’ajouter un peu de soleil à vos vies serait une bonne idée !
Si vous vous souvenez bien, j’avais sélectionné ce roman dans le cadre de Lire en couleurs, il répondait à la consigne « le titre doit contenir le mot soleil ».
Avant de vous en parler plus amplement, je vous laisse avec le traditionnel résumé :
L’une est blonde, secrète et bourgeoise. Au lycée, on la surnomme Brigitte. L’autre, extravertie et instable, répond au nom de Brune. Toutes deux sont encore des jeunes filles pleines d’avenir. Ensemble, elles se le promettent, elles pourront tout vivre.Traversant les années folles de la jeunesse, elles découvrent la joie d’aimer, de danser, de rire et de boire jusqu’au petit matin en rêvant à leurs destins de femmes. Mais un étrange jour d’été, tout s’arrête brusquement. Sans donner aucune explication, Brigitte rompt leur amitié et disparaît.
Les années passent mais n’effacent pas la douleur de l’absence. Lorsque Brune tombe enceinte, le moment est venu de comprendre ce qui s’est joué entre elles, ce qui les a unies puis séparées. D’autant que Brigitte, dont elle n’avait plus la moindre nouvelle, revient la hanter : dans ses rêves, elle aussi attend un enfant…Avec brio, Agathe Ruga explore une tranche de vie aussi enivrante que violente, celle des premières fois, de l’éveil de la féminité, du passage à l’âge adulte et des désillusions, jusqu’à la délivrance.
Le récit que nous offre ici Agathe Ruga, pour son premier roman, est un texte puissant sur l’amitié, la découverte et la connaissance de soi. Un texte sur une période charnière de notre vie, la plongée vers l’inconnu que représente la vie d’adulte.
Se rapprochant, par moment, du thème traité dans le second tome de la saga napolitaine d’Elena Ferrante, ce roman fut pour moi assez compliqué à lire tant une séparation amicale peut vous broyer, vous donner l’impression que tout votre monde s’écroule, que vous ne comptez plus pour personne …
Une écriture parfois très crue, qui peut choquer de prime abord, mais qui une fois immergée jusqu’aux yeux dans ce roman, coulera de source et vous semblera la plus adéquate pour traiter ce difficile sujet.
La relation qui est décrite semble parfois malsaine, tant Brune, le personnage principal, ne semble vivre que pour le regard et l’appréciation de Brigitte, son ex-meilleure amie.
Fort heureusement, au milieu de texte dur et parfois difficile à lire, l’auteure distille par petites piques discrètes un humour sous-jacent que j’adore, voyez par vous-même :
Pour être le moins malade possible, toutes les trente minutes j’avale une cracotte et un cornichon puis je râpe quelques lichettes de gingembre cru, le tout arrosé de coca light extra frais. Cependant la caféine empêche l’absorption du fer, et de fer mon bébé en a énormément besoin. Bien sûr, si je vomis, le fer n’est pas absorbé non plus. Mon premier trimestre est rempli de dilemmes de ce genre qui n’intéressent que moi ou les forums de femmes enceintes. J’achète alors du coca light décaféiné, c’est-à-dire l’équivalent d’une tisane froide et pétillante au caramel. Avec son application, l’Homme de ma vie scanne la bouteille et scande : « Médiocre ! Des rats meurent lorsqu’ils sont au contact d’édulcorants, tu sais aussi que tu peux déboucher tes W-C avec le coca tellement c’est corrosif ? » Je soupire et reprend sans envie un énième cornichon.
Autre particularité de ce texte, on y trouve que très peu de dialogue, et encore ils sont souvent racontés, les descriptions sont par contre légions, et pourtant je ne me suis pas ennuyée. Le rythme est soutenu, alternant entre les souvenirs de Brune aux côtés de Brigitte et sa vie actuelle de future maman et de femme épanouie.
Afin de clôturer cet article, qui mieux que l’auteure elle-même pour vous parler de son œuvre, retrouvez en suivant le lien l’article qu’elle avait écrit au moment de la publication de son roman, car oui Agathe Ruga avant d’être une auteure publiée, fut une blogueuse de talent que j’apprécie de suivre.
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