Bonjour à tous !
Étant en pleine lecture du dernier roman de Bernard Minier, La Chasse, je me suis dis qu’il était temps que je vous propose un avis sur un autre titre qui semble avoir charmé l’auteur français (du moins d’après le bandeau publicitaire ^^)
Dans une petite station de ski des Pyrénées, située à la frontière de l’Espagne et de la France, un homme est retrouvé mort au fond des eaux glacées d’une piscine. Il est menotté et ses paupières sont cousues. Alex Serra, inspectrice aux homicides de la police de Barcelone, est envoyée sur place pour mener l’enquête aux côtés de Jean Cassel, un lieutenant de police français. Les investigations prennent un tour imprévu lorsqu’un lien est établi entre la victime et une grande famille de la région, propriétaire des terres de la vallée, dont l’héritière vit recluse dans un manoir isolé. C’est en effet dans l’histoire tourmentée du village, lieu de passage des fugitifs pendant la Seconde Guerre mondiale, que semble se trouver la clé de l’affaire. D’une ancienne colonie industrielle perdue dans la montagne jusqu’à un mystérieux monastère, Alex et Jean vont devoir réveiller bien des vieux fantômes pour découvrir la vérité. Et le temps leur est compté : alors qu’une tempête sans précédent s’abat sur la région, la liste des victimes ne cesse de s’allonger.
Ce roman et sa très belle couverture, qui je dois bien l’avouer m’a un peu poussé à le découvrir, est le deuxième publié par Jordi Llobregat, mais le premier que je découvre. Comme vous avez pu le lire dans le résumé ci-dessus, l’auteur a choisi de situer son histoire du côté espagnol des Pyrénées, une première pour moi.
L’enquête que l’on suit dans Les Sept châtiments est un peu classique et elle va suivre, vous vous en doutez, un certain schéma porté notamment par un cérémonial inspiré par les sept pêchés capitaux expliqués par Dante. Mais ce classicisme ne m’a pas empêché de savourer ici un bon roman policier. J’ai notamment apprécié les personnages mis en scène par l’auteur. D’autant qu’il a prit la peine d’étoffer leur biographie tout en nous laissant de grande part de mystères, ici je pense essentiellement à Álex Serra, dont au final on ne saura rien de plus sur son passé. Un passé qui pourtant la hante au plus haut point … C’est donc a une équipe de flics recomposées que l’on a affaire ici : l’enquêtrice principal Álex Serra, un frenchi Jean Cassel et deux jeunes collaborateurs qui apportent une dose de joyeuseté bienvenue dans la morosité ambiante.
Mais assez parlait des personnages, passons à l’histoire en elle-même. L’auteur nous propose un récit qui alterne entre le présent et les passés, je le mets en pluriel car on suit les souvenirs de différents personnages. L’intrigue qui se déroule donc essentiellement sur deux périodes peut potentiellement perdre certains lecteurs, mais n’ayez crainte l’auteur a su proposer un emboîtement de qualité aux pièces du puzzle qu’il a étalé devant nos yeux tout au long de son récit. Et c’est donc avec bonheur que j’ai assemblé les passages découverts dans un journal intime d’une jeune fille juive qui relate sa fuite à travers les Pyrénéens pour échapper aux rafles nazies et le présent où les enquêteurs doivent faire face à la découverte parfois un peu crue des victimes du tueur qui sévit dans cette histoire.
Outre les personnages qui ont de la profondeur, j’ai apprécié l’action qui est présente presque à chaque page de ce roman disponible aux Éditions du Cherche Midi. Et je regrette peut-être juste un peu certains passages qui ont ralenti ma lecture, notamment ceux mettant en scène les opposants à la candidature aux JO de la zone montagneuse où se déroule l’action, je sais que ces moments ne sont là que pour brouiller les pistes justement mais je m’en serais bien passée ! Malgré tout, l’auteur parvient à nous surprendre en beauté au moment de conclure son histoire !